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« Merci à l’association Le Point rose qui nous permet de voir la vie au milieu de la mort de nos enfants ».

Parfois, on peut se sentir si impuissants devant la souffrance de certains parents, que l’on doute que nos actions puissent leur apporter même qu’un peu de réconfort.

Et puis il y a des sourires, des regards, des partages qui balayent en un instant tous ces doutes. Et même si Le Point rose ne servait à offrir qu’un seul rayon de soleil dans une seule journée de la vie de ces familles, il aurait toute sa raison d’être. Car c’est bien dans cet éclat de lumière que renaît la vie et s’éprouve sa permanence dans l’amour. Merci Aurore, merci à vous tous

“En écrivant ce message, je me sens comme un boulet, mais il est nécessaire pour moi de mettre des mots sur mes maux. Car depuis plus d’un an à présent écrire me permet d’ouvrir le couvercle d’une casserole qui bout, et si je n’écris pas cette casserole que je suis déborde.

Chaque journée est un nouveau jour sans elle.
Et pourtant c’est La vie, l’absence, le manque et puis la vie à nouveau qui prend toujours le dessus.
Chaque jour j’aimerai publié tant de photos d’elle, un mot pour elle, ou un sentiment qui reflète l’état de mes émotions. Je me demande souvent comment vont ses amis, comment se passe pour eux la vie sans elle.
Je me retiens, et si je ne le fais pas c’est par pudeur, peur qu’on me reproche de ne pas faire mon deuil ce mot que je déteste.

Pour beaucoup de personnes (y compris moi même avant de vivre cette épreuve) la relation à la mort met mal à l’aise.
Nous n’avons pas de mots, nous nous sentons impuissants. Mais je réalise aujourd’hui que la mort fait partie de la vie.

Elle fait partie de nous, et une partie d’elle est restée en chacun d’entre nous. Eylim rit et joue comme elle, Naïm a toute son espièglerie, Golan nous demande des câlins pour deux, Eden quand à elle garde toute la part secrète de sa sœur chérie.
Et nous, Willy et moi même, nous vivons chaque jour à sa mesure, comme elle le mérite. Nous choyons nos enfants comme nous le pouvons. Nous reprenons nos marques dans un monde qui semble identique et qui est pour nous totalement différent.

Avec Willy et les enfants, nous sommes dans LA VIE, peut être encore plus qu’avant même, dans le sens ou à présent chaque moment nous paraît encore plus précieux et nous ne voulons pas les gâcher. Et pourtant cette vie que nous vivons jour après jour, le manque de Sinaï nous a aussi obligé d’y inclure la mort!

J’ai essayer de repousser ce Dieu si prenant qui représente tant pour moi et notre famille, en essayant d’être en colère après lui.
Mais je n’y parviens pas, car quand je le fais je suis malheureuse. Quand je le fais je pense à Sinaï qui alors qu’elle savait qu’elle allait le rejoindre pour l’éternité me disait qu’elle n’était pas en colère. Et qu’elle remercier Jesus de l’avoir rencontré dans la maladie.

Sinaï est là, c’est 11 années intenses compterons pour toute notre vie.
J’avais beau savoir qu’elle partirait avant nous, je regrette juste de ne pas avoir réalisé la valeur de ce que valait chaque minute.

Nous nous projetons un jour à la fois, car nous ne pouvons gérer qu’une heure après l’autre.
Parfois il m’arrive d’être heureuse quelques heures, parfois quelques minutes, mais dans cette joie toujours je la ressent, je ressens sa paix.
J’aimerai pouvoir être comme mes garçons pour qui l’absence semble plus douce.

Pour finir, n’ayez pas peur de nous parler de Sinaï. Parfois en résulteront, des sourires, parfois des larmes, mais n’essayez pas d’éviter le sujet pour nous « protéger » car ce n’est pas le cas.

Comme vous pouvez le constater il était tant s’ouvrir mon couvercle ! 😉

Soyez tous bénis, au delà de ce vous pouvez imaginer.
« Car je connais, les projets que j’ai former sur vous, dit l’Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » Jérémie 29v11

Merci à l’association du point rose, qui nous permet de voir la vie au milieu de la mort de nos enfants.

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