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La maladie et de la mort n’épargnent pas les enfants. On les imagine démunis pour faire face à l’impensable, que cet impensable les touche directement ou qu’il touche leur fratrie ou leurs amis proches. Mais les enfants sont étonnants, et souvent impressionnants. Les parents racontent tous la force et le courage de leur enfant dans son combat contre la maladie qui le condamnait. Et lors de nos échanges avec les frêres et soeurs, les camarades de classe de l’enfant, les déclarations spontanées des enfants dont on libère la parole sont d’un enseignement extraordinaire. Les enfants vivent chacun différemment la mort contre-nature de l’un d’entre eux. Et ils ne sont épargnés ni par la souffrance, ni par le traumatisme. Mais ils ont en commun une même force d’amour et des ressources qui les ancrent dans la vie. A nous adultes, les enfants nous montrent souvent le chemin.

Comme ici le témoignage de Clarisse 9 ans et Thaïs 11 ans, la petite soeur et la meilleure amie de Capucine, emportée deux ans plus tôt par le cancer, à l’âge de 9 ans, que partage avec nous sa maman Stéphanie :

Trois questions pour aider les enfants à dire l’impensable

“Voici le témoignage de deux enfants qui fait suite à une conversation que nous avions eue dans la voiture la veille alors que nous évoquions le souvenir de Capucine.

CAPUCINE

Capucine, emportée par le cancer à 9 ans, le 2 avril 2015

Clarisse, 9 ans, petite sœur de Capucine, disparue le 2 avril 2015

Thaïs, 11 ans, une des meilleures amies de Capucine.

Elles ont répondu à trois questions que je leur ai posées. Elles ont eu besoin de s’isoler pendant plus d’une heure dans la chambre de Capucine pour réfléchir et revenir me voir avec deux feuilles remplies au crayon à papier.

Elles y ont mis tout leur cœur, elles ont voulu décrire au mieux leur ressenti.

C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité garder à l’état brut le texte, en refusant même de corriger leurs fautes d’orthographe ou de syntaxe, pour ne rien enlever à leur spontanéité à écrire et partager.

Ce témoignage m’a émue aux larmes… Il est riche, puissant et porteur d’une tellement belle leçon de Vie..

 

 

“Pouvez-vous raconter comment vous avez vécu l’annonce de la maladie de Capucine? “

 

CLARISSE : « J’était chez une amie quand mes parents et CAPUCINE était à ANGERS à l’hôpital. J’était petite (presque 8 ans) donc je ne comprennait pas quand il mon dit que CAPUCINE avait une maladie »

THAIS : « Quand maman m’a annoncé la maladie de CAPUCINE je me disait qu’elle allait vit gérire. J’était chez ma grand-mère, elle a une petite chapelle et on a fait une prière pour elle ».

 

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“Comment avez-vous vécu l’annonce le 2 avril 2015 de l’envol de CAPUCINE ?”

CLARISSE : « L’après midi du deux avril, une amie est venue dans la cour de récréation me dire que ma maman était là et qu’elle pleurait. Je savait tout de suite ce qui se passait car je m’y attendais. J’ai vu trop CAPUCINE souffrir à l’hopital et je savait que ca allait arrivé. J’ai demandé à maman de partir car je n’avait pas la force de retourné en classe après ça. Je me sentais triste mais je savais que CAPUCINE était mieux ou elle était maintenant. C’est d’ailleur la frase que j’ai dit.

Je n’avait pas envie de pleuré car j’entendais CAPUCINE dire qu’elle allait mieux là où elle était.

On est parti de l’école sans bruit. Je suis arrivée à l’hopital il y avait la meilleure amie de maman et mon papa. Je ne voulait pas voir CAPUCINE car je savait qu’elle était déjà parti !!

Ma tante ZAZA était avec ma maman quand ça s’est passé.

Quand je suis retournné à l’école le lundi, tout le monde m’avait fait des dessins et des mots pour CAPUCINE.

 

CAPUCINE ET THAIS

Thaïs et Capucine, meilleures amies

THAIS : « Je descends l’escalier de l’école pour la récréation de 15h20 min. j’étais à l’avant du rang quand soudain je vois CONSTANCE (la meilleure amies de CAPUCINE et aussi ma meilleure amies)pleurée ; je lui demande ce qu’il y a et elle ne me repond pas. Je me dit qu’elle s’est fait mal mais quand je vois sa maitresse pleurée qui est aussi la maîtrise de CAPUCINE, je me dit que c’est plus grave. En bas des escaliers, Paul (un ami de CAPUCINE) m’apprend que CAPUCINE est partie.

Je ne réalisait pas, je me suis assise sur une table, j’ai pleuré et aussi j’ai réfléchi. Il y a des grands du CM2 qui sont venue me voir, et après SOPHIE une maîtresse et PAUL mon dit : CAPUCINE est mieu la où elle est et elle ne souffre plus.

Les maternelles ne comprenaient pas pourquoi on pleurait. Après je me suis entouré de mes amies et on a parlé.

Quand on est remonter en classe on a parlé de CAPUCINE avec notre maître RAPHAEL . et après on était en activité libre.

Le lendemain, toute l’école a tagué deux fois le prénom de CAPUCINE sur le tableau de la cour. 

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“Comment vis-tu aujourd’hui le départ et l’absence de ta sœur (pour Clarisse), et de ta meilleure amie (pour Thaïs) ?”

 

CLARISSE : « CAPUCINE est partie mais elle est près de nous et même si on la voit pas, elle, elle nous voit et elle nous entend et nous envoi du courage.

Il ne se passe pas une minute sens que je pense à CAPUCINE. Elle m’aide et me conseille. Je pense souvent à ce qui me faisait rigoler. Toutes les petite blague. Elle nous fait toujours rigolé.(cf photo)

Elle est parti mais on la rejoignera un jours…

Elle nous envoi des signe c’est notre ange gardien.

On ne peut pas nous comprendre tant que ça ne vous est pas arrivé »

 

THAIS : « Je continue à vivre en pensant a elle tout les jours . elle me donne de la force, du courage, l’espoire au quotiden. Elle est mon ange gardien et elle m’aide a passé au dessu de toute les épreuves de la vie et elle me conseille.

Je me dit que on ne la voie petaitre pas mais elle est présente a chaque moment.

Et je me dit aussi qu’elle est partit en voyage ; on ne peux petaitre pas la voire mais on peux l’aimer autant qu’on veut.

Quand je pense à CAPUCINE je pense aussi à tout les jeux, toutes les rigolades avec elle et sa me redone du sourire.

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CAPUCINE nous fait des blagues (comme la chaise qui bouge pendant que j’écris en ce moment) et elle nous fait des signes.

 

Maintenant quand je fais des choses belles je pense à CAPUCINE qui aurait aimé les faire… »

 

Stéphanie BERTHON, Nantes, Juillet 2017

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Clarisse dans les bras de sa grande soeur Capucine

 

Intervenir dans les écoles pour aider les enfant à transformer le malheur en petits bonheurs

 

Deux ans après le décès de Capucine, encouragée par sa fille Clarisse, Stéphanie a proposé à son école d’intervenir dans les classes pour évoquer le départ de Capucine, la vie après, et comment on peut garder un lien d’amour et transformer ce grand malheur en petits bonheurs.
Avec Le Point rose, elle est intervenue le 22 juin 2017 dans les classes de l’Ecole primaire Notre Dame de Bon Port à Nantes, et a tenu le lendemain un stand d’ateliers créatifs auxquels les enfants ont pu participer pour mettre en pratique les échanges et les enseignements de la veille. Le principe de ces interventions du Point rose dans les écoles, repose précisément sur l’alliance et la complémentarité entre un temps de paroles partagées et un temps d’actions (créatives, artistiques ou sportives) là-encore partagées.

 

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Stand Le Point rose de Stéphanie à l’école de Capucine, le 23 juin 2017

 

Stéphanie propose désormais aux écoles de sa région confrontées à la maladie ou la perte d’un enfant, mais aussi à celles tout aussi contre-nature d’un papa ou d’une maman quand on n’est encore qu’un enfant, d’intervenir avec Le Point rose pour libérer leur parole et leur permettre d’exprimer ces trésors d’amour et de vie dont ils ont la richesse pour appréhender ces malheurs. Accompagnés, les enfants nous ouvrent les portes de l’école de la résilience.

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Stéphanie Berthon pour Le Point rose : Tél: 06 12 41 22 82 – Email : lepointrose@yahoo.com

 

 

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