Le malheur de perdre un enfant n’immunise pas contre le malheur. On le sait même si on préfère l’oublier.
Mais le malheur dote les parents d’un savoir, d’une conscience et d’un amour peut-être encore plus grands parce qu’ils ont perdu l’innocence de croire que le bonheur est un dû et que la vie récompense ou punit selon notre valeur.
La vie se contente d’être là, juste là. Ici et maintenant. Elle se donne et se prend sans condition, et sans garantie non plus.
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À tous les parents qui font le pari fou de faire à nouveau confiance à la vie, en comprenant qu’il n’y a jamais aucun moyen de la contrôler,
À tous les parents qui acceptent de la vivre et d’aimer en acceptant aussi le risque de souffrir à nouveau s’ils perdent celui ou celle qu’ils aiment,
À tous ces parents qui ne renoncent pas aux petits bonheurs, même si un jour le grand malheur peut encore arriver, et peut être parce qu’un jour le grand malheur peut encore arriver… ,