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Le Point rose propose des rencontres avec des personnalités et des professionnels ayant quelque chose à partager avec les familles éprouvées par la perte d’un enfant et leurs proches. Psychologues, thérapeutes, philosophes, artistes, auteurs, sportifs… les personnalités que l’association invitent dans ses “Rencontres du Point rose” sont issues d’univers très variés, mais ont toutes en commun une sensibilité, un savoir-faire ou une expérience personnelle à partager avec les parents et les adhérents du Point rose.

L’une des personnalités invitées dans ces rencontres en 2018 est Eric Dudoit.

Éric Dudoit est docteur en psychologie clinique et psychopathologie, responsable de l’Unité de Psycho-Oncologie du service de soins palliatifs et Oncologie médicale du CHU La Timone à Marseille. Auteur de plusieurs publications sur la spiritualité dans les soins : Au coeur du cancer, le spirituel, Ces EMI qui nous soignent, et en 2017, La Porte à franchir, témoignage d’un passeur d’âmes (éditions Le Passe-Monde).

 « Il faut absolument parler pour que chaque mort devienne une vie » 

Un moment privilégié, informel et en plein air, dans le jardin du Point rose, sous le platane, pour échanger sur la vie, la mort, les liens, l’amour ; pour mieux penser la mort quand on tient à la vie ; pour s’autoriser à vivre après l’impensable.

Une rencontre pour parler de vie après la mort en quelque sorte, à l’image de cet échange entre Éric Dudoit et son patient, raconté dans son dernier livre :
– Pensez-vous qu’il y ait une vie après la mort ?
– Non, dis-je en souriant, il n’y a pas de vie après… il y a toujours la vie. La vie ne s’arrête jamais, c’est la forme que prend celle-ci qui change.

Rencontre du 19 mai 2018

Deux heures d’une richesse dont nous ne pouvons ici vous rendre qu’un tout petit aperçu au cours desquelles Éric Dudoit s’est adressé aux personnes confrontées au deuil d’un enfant, pour leur parler de la vie qui ne s’arrête jamais, du sens du désespoir, de la nuit de l’âme, du deuil de soi et de la métamorphose auxquels contraint la perte d’un enfant, de la renaissance de l’enfant en nous qui vient sauver l’adulte, de la créativité nécessaire pour « se béquiller » après une telle perte, de l’absence de jugement, et de norme face à chaque parcours unique, de la vie que l’on ne donne pas mais que l’on invite juste, parce que nous ne sommes toujours qu’un médiateur, un souffle, une respiration de la vie, du texte du Petit prince où il n’est question que de responsabilité, jamais de culpabilité, du risque d’aimer car aimer c’est toujours prendre un risque, le risque de la perte, quelle que soit la perte. Alors est-ce qu’on continue à aimer ou non ? La vie ne nous lâche pas avec ce questionnement parce que l’amour est toujours la réponse.

En répondant aux questions, Éric Dudoit a évoqué le fait que les parents orphelins d’un enfant se sentent souvent « moins » que les autres, privés qu’ils sont de la chair de leur chair. Mais combien ils sont pourtant infiniment « plus », avec cette responsabilité immense et cette aptitude à aimer plus beau, plus grand, plus fort que la mort. « On demande beaucoup à ceux qui peuvent beaucoup » rappellent les Evangiles. La vie ne nous demande rien que l’on ne puisse lui donner…

« L’accompagnement spirituel est essentiel en fin de vie » (extrait d’une interview d’Eric Dudoit pour le magazine Psychologie)

Rencontre du 7 juillet 2018

Comment résumer les mots, la voix et les silences de cette deuxième rencontre avec Éric Dudoit sous le platane du Point rose ? Pas facile, mais si important pourtant pour les partager encore plus, alors on essaie…

Comment être en présence, en silence, quand tout au fond de soi c’est le chaos ? Quand on perd quelqu’un qui selon notre culture ne doit pas mourir avant nous, alors le moi se réveille, se pose mille questions, et opère mille comparaisons.

L’acceptation. C’est bien la question. Est-ce que j’accepte d’être encore présent au monde ou absent au monde ? Si je n’accepte pas, je crée en moi une disharmonie. L’acceptation aide à être plus paisible. Rien ne peut enlever le manque, la douleur, la blessure. Mais ces 3 choses peuvent devenir quelque chose d’aussi puissant qu’un arbre qui accepte d’être juste là.

Méditer c’est être en silence, accepter de vivre même la pire des réalités en sachant que ce chaos, ces zones de turbulence sont nécessaires sur son chemin. Et c’est peut-être au bout du chemin que l’on peut être bien. Route ou chemin de traverse, en marche avant ou marche arrière, et même à l’arrêt… tout cela est le langage humain et la vraie expérience de la spiritualité.

Il faut arrêter de croire que l’on peut gérer et décider pour l’univers et avoir confiance en l’univers pour toujours nous mener là où on doit aller. Cela n’est jamais perdu. Quoiqu’il nous arrive, il y a la solution en nous. La solution ça n’est pas ne plus souffrir, c’est faire avec. Et en acceptant, on s’ouvre alors à la possibilité d’autre chose. On laisse à nouveau circuler le silence, la vie et la joie silencieuse à l’intérieur de soi. La vie ne s’arrête jamais. Rien ne peut me préparer à la mort de mon enfant. Mais peut être que la vie m’a donné à la vivre…

Les autres. Pas de règles, ni de conseils à écouter, fuir les «tu devrais», les «y’a qu’à», les «il faut». Il y a juste la vie, et nos solutions particulières. Aucun être humain ne peut trouver pour nous la solution. Mais les êtres humains peuvent être des signes sur le chemin pour nous aider à trouver la clé. Ces personnes se reconnaissent. Il se dégage d’elles comme des effluves, le parfum des psychés, une véritable syntonie entre elles et nous.

« l’amour est bien la seule chose qui puisse guérir le cœur humains »

Quand on porte un si grand malheur, il se peut que certains s’éloignent de nous car ils n’y arrivent pas, ils ne peuvent pas. Mais il faut être indulgent aussi avec eux, et il est possible de les amener lentement, doucement à être avec nous tout simplement, même sans parler. Être intelligent, ce n’est pas acquérir des objets de savoirs mais la capacité à vivre dans un monde partagé.

Quand la vie sent une potentialité incroyable dans un être humain, elle le secoue et le met au défi.

On trouve sa réponse dans le partage avec l’autre et dans le silence de ce partage. Dans ces partages, on enrichit son regard, on arrive à voir le monde comme un peintre ou comme un agriculteur. Au terme de cette nouvelle rencontre, Éric Dudoit nous a offert ce partage et le silence de ce partage. Il a enrichi notre regard sur la vie et sur le malheur des parents en deuil, et il a enrichi le sien dans ce même partage, concluant : « le chemin que vous allez prendre vous appartient, mais si je suis une voix sur ce chemin, je serais heureux ».

S’adressant à nos parents, Éric Dudoit a aussi concédé : «Je ne peux même pas mesurer la béance de la souffrance en vous. Mais vous allez construire quelque chose de plus humain encore que l’humain avec votre souffrance et votre amour». Et au terme de votre vie, au moment de fermer les yeux sur le monde, j’ai l’assurance que vous sentirez la main de votre enfant dans la vôtre et vous l’entendrez-vous dire alors «merci»…

Merci Éric Dudoit pour ces partages si précieux.

Prochaine Rencontre avec Eric Dudoit, Samedi 13 octobre 2018 à 10h30, au siège de l’association (7001 avenue Marcel Mattéoda 13480 Cabriès).

Participation : Gratuit pour les adhérents et 10€ pour les non-adhérents.

Inscription obligatoire : par mail lepointrose@yahoo.com ou tél 06 81 23 17 57.

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