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” J’ai déplacé quelques grammes de sable de mon index comme on creuse le sillon de l’amour”. Les mots bouleversants d’Arnaud pour son fils Nivan et pour tous les enfants partis trop tôt…💞”

 

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“J’ai déplacé quelques grammes de sable de mon index comme on creuse le sillon de l’amour.

J’y ai inscrit vos prénoms amoureusement, comme on grave sur la peau de la terre ce qui compte plus que tout.

Voir apparaître sous le feu de mes doigts le dessin de votre histoire me fit une sensation étrange.

Celle d’y percevoir vos vies et ce que j’en connais, ce que je ressens aussi lorsque vos prénoms viennent peupler mes pensées…

La quiétude romantique de Carla-Marie, la douceur infinie de Loulou…”

La quiétude romantique de Carla-Marie, la douceur infinie de Loulou, le “Ça va se placer” d’Andy, la beauté pure d’Ophélie, la beauté sublime de Timéo, la bravoure d’Alexandre et de tant d’autres trésors emplissant mes pensées se tatouèrent alors sur la plage de Fuerteventura comme on débarqua dans un autre temps sur les plages de Normandie.

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Vos prénoms tatoués sur la plage de Fuerteventura

Alignés les uns à côtés des autres vous sembliez une armée d’amour venue libérer ma gorge nouée de vos absences.

Tu étais là aussi mon amour. Comment pourrait-il en être autrement..

“Nivan, mon amour. Il suffit ainsi de 5 lettres pour que ta beauté jaillisse du sol…”

Il suffit ainsi de 5 lettres pour que ta beauté jaillisse du sol encore vierge et triste quelques instants plus tôt.

Nivan, mon amour….

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Agenouillé sur le sol je décidais d’immortaliser cet instant, comme on prie peut-être, comme on vénère plus sûrement.

Et puis en quelques secondes, le vent fit son œuvre dans cette lagune sublime bercée du soleil des dieux et des kitesurfeurs.

Un à un les espaces créés en votre honneur dans le sable tiédi par mon index amoureux se comblèrent et les grains de sables envolés dessinèrent des volutes subtiles dans le ciel des Canaries.

Vos prénoms s’évanouirent pour s’envoler vers d’autres cieux.

Quelques grammes de sable et d’amour livrés au gré du vent et d’un hasard audacieux.

“J’eus alors la sensation éphémère de vous avoir fait exister en ce lieu.”

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J’eus alors la sensation éphémère de vous avoir fait exister en ce lieu. Que ce sable honoré d’avoir dessiné vos contours sublimes volait plus majestueusement encore, ému qu’il était de vous avoir rencontrés.

Papa rêve peut-être mon trésor, il le sait.

Mes yeux humides d’avoir pensé recueillir alors quelques fragments de vous apportés par le vent. J’ai ainsi poursuivi mon chemin, comme on poursuit son destin, cherchant un sens à ce qui n’en a pas.

Et si ma vie devait se résumer à écrire vos prénoms comme on récite une prière.

À graver le sable et la terre de mon index portant les stigmates de vos vies brèves mais essentielles.

À faire vivre ici et ailleurs le souvenir inaltérable de vos batailles, de votre unicité et de votre courage.

À vous rendre éternels dans un océan d’amour balisé de mes pas comme de ceux des parents partageant mon destin.

“Espérant que quelques grammes de sable vous rendront éternels comme vous l’êtes dans nos cœurs…”

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Alors ma vie aurait peut être la beauté de celle du combattant partant épuisé sur le front, prêt à payer de son existence, la quête d’un idéal.

Avancer péniblement vers demain, avec la seule certitude d’avoir pour cadeau vos destins et vos histoires.

D’en mesurer le poids et le prix, l’injustice aussi, pour trouver la force de graver encore et encore vos prénoms comme on s’adresse au ciel.

Espérant que quelques grammes de sable vous rendront éternels comme vous l’êtes dans nos cœurs grossis et enrichis de votre amour et de nos manques.

Papa est là mon trésor, il n’a pas terminé sa mission. »

Arnaud van Driessche, Fuerteventura, février 2018

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Arnaud van Driessche, Fuerteventura, février 2018

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