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“Après que notre fils soit parti rejoindre les étoiles, nous savions que nous voudrions certainement avoir un jour un autre enfant. Pas tout de suite, pas non plus pour remplacer celui que nous avions perdu, parce qu’il est irremplaçable, pas un enfant non plus pour réparer, rien ne réparera, mais juste un enfant pour vivre à nouveau cet immense bonheur, prendre notre revanche sur la vie et ce tour cruel qu’elle nous a joué.

Chaque parent, chaque couple trouve sa résilience et son propre chemin de vie après une telle perte. Pour nous, c’était ce chemin-là, si toutefois la vie nous en donnait encore l’opportunité.

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Un enfant pour vivre à nouveau

“L’angoisse, parce qu’on sait désormais à quel point la vie est fragile…”

Pourtant, l’arrivée d’une grossesse après la perte d’un enfant n’est pas si simple. Il n’y a d’ailleurs plus rien de simple après la mort d’un enfant. Alors que c’était une joie et une insouciance immenses pour les deux précédentes, c’est teinté d’angoisse pour celle-ci. L’angoisse qu’il arrive de nouveau un drame, parce qu’on sait désormais à quel point la vie est fragile… On se pose énormément de questions : et si ça recommençait, et si la maladie de Théo était héréditaire, et si… et si… Tellement de “Et si… “.  Chaque rendez-vous est à la fois source de joie et d’inquiétude, chaque échographie également. On a envie de se réjouir de cette nouvelle vie à venir mais aussi de respecter celle qui nous a quittés.

Nous nous disons aussi que nous avons droit à nouveau à un petit peu de bonheur, nous le méritons, nous, notre fille et ce bébé à venir.

“La culpabilité et l’impression de trahir notre enfant disparu”

Malgré tout, il y a aussi eu une petite pointe de culpabilité, l’impression de trahir notre enfant disparu alors que nous savons qu’il n’en est rien, ou encore la crainte de faire un transfert de celui-ci vers celui à venir. Il est plus difficile émotionnellement de s’investir dans une grossesse sans culpabiliser par rapport à celui qui n’est plus. Or, quelqu’un m’a dit il y a peu « l’amour est la seule chose qui ne se divise pas, il se multiplie » et finalement c’est si vrai !

 

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Lydie et Hervé avec Théo et Léa, au temps du bonheur insouciant

“La peur que certains pensent que nous avons “tourné la page”…”

Nous nous posions aussi des questions sur la réaction des gens à l’annonce de cette grossesse…  Nous redoutions que certains se disent que nous avions “tourné la page”…  ou qu’ils ne comprennent pas pourquoi nous sommes parfois encore tristes, que d’autres soient surpris de nous voir aller de l’avant, comme si avoir un autre bébé signifiait qu’on remplaçait celui qui n’est plus. Rien de tout ça en réalité, nous resterons à vie les parents de Théo, chaque 15 juillet, chaque 24 octobre, chaque fête de Noël, chaque fête des mamans et des papas, notre cœur se serrera ; rien ne le remplacera, il restera Théo… Le bébé à venir sera juste quelqu’un d’autre, un autre enfant, comme le sont les autres frères et sœurs d’un enfant disparu, nés avant le décès de celui-ci. Un autre enfant qui apprendra à vivre avec un grand frère qui aura 4 ans pour toujours, un enfant qui sera le troisième d’une fratrie où il en manquera un mais au final un enfant qui apprendra dès le plus jeune âge qu’on peut aimer quelqu’un même s’il n’est plus là…”

 

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“Ce nouveau bonheur à la hauteur du grand malheur”

Bien sûr d’autres questions arrivent ensuite, comment appréhenderons-nous le fait de faire partager sa chambre à un autre enfant, ses affaires, ses jouets…? Comment arriverons-nous à garder une place pour Théo sans qu’il ne prenne toute la place ? Toutes ces questions, nous y répondrons au fur et à mesure, un (petit) pas après l’autre,  il faut être patient et se faire confiance.

Quoiqu’il en soit, ce bébé est une lumière dans l’obscurité, le soleil après la pluie, notre arc en ciel après la tempête… Le symbole que la vie continue malgré tout.

J’ai lu il y a peu la citation suivante : “Le Bonheur en partant a dit qu’il reviendrait”. Nous le souhaitons à tous les parents et familles ce nouveau bonheur après le grand malheur, ce nouveau bonheur à la hauteur du grand malheur. Peu importe la manière, peu importe le chemin, juste trouver la voie de la résilience après cette épreuve que personne ne devrait avoir à vivre.”

 

Lydie Dollé, 15 juillet 2017

 

 

Famille Dollé

La vie, l’amour au nom de Théo, encore et toujours

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